L’égalité femmes-hommes ne sera pas atteinte "avant au moins 300 ans", alerte le chef de l’ONU
Lors d’une conférence des Nations unies, le secrétaire général Antonio Guterres a alerté sur les reculs des droits des femmes à travers le monde. Il a notamment révélé que l’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde serait atteinte au mieux "dans 300 ans".
Alors que ce mercredi 8 mars marque la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le combat semble bien loin d’être gagné. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a effectivement révélé que l’objectif de la fin des inégalités de genre dans le monde ne devrait pas être atteint de sitôt, rapporte le HuffPost. "L’égalité entre les sexes s’éloigne de plus en plus", a-t-il déclaré lors d’une conférence à l’occasion de l'ouverture de deux semaines de débats de la Commission de la condition de la femme (CSW). "Au rythme actuel, l'organisation ONU Femmes la fixe à dans 300 ans", a-t-il ajouté.
Prenant en exemple le cas de l’Afghanistan, où "les femmes et les filles ont été effacées de la vie publique" depuis la reprise du pouvoir par les talibans en août 2021, le chef de l’ONU a estimé que "les droits des femmes étaient maltraités, menacés, violés à travers le monde" et que "le progrès effectué depuis des décennies disparaissait sous nos yeux". Dans "nombre d’endroits, les droits de reproduction sexuelle des femmes reculent et les filles qui vont à l’école risquent d’être enlevées et agressées", a-t-il poursuivi. Antonio Guterres n’a pas cité d’autres pays, pas même l’Iran, pourtant expulsé de la CSW en décembre dernier en raison delà violente répression qui a lieu dans l’État face à la révolte conduite par des femmes depuis septembre 2022.
"Le patriarcat contre-attaque, nous aussi"
"Des siècles de patriarcat, de discrimination et de stéréotypes pénibles ont créé un fossé entre les sexes, dans les sciences et les technologies", a ensuite déploré le secrétaire général des Nations unies, avant de préciser que les femmes ne représentaient que "3 % des lauréat·es de prix Nobel" dans ces secteurs. L’occasion pour lui de rendre hommage aux chercheuses française et américaine Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna qui composent "la première équipe de femmes à avoir remporté un prix Nobel en sciences [en chimie, ndlr] il y a trois ans", alors que "des équipes d'hommes l'ont remporté 172 fois". "Le patriarcat contre-attaque. Nous aussi. Je suis ici pour affirmer clairement et avec force : les Nations unies se tiennent partout aux côtés des femmes et des filles", a conclu Antonio Guterres.
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