mardi 7 avril 2015

La morsure de la Dragonne (écrit par newermind)



La morsure de la Dragonne


C'était plus fort que moi : j'étais depuis toujours attiré par les femmes tant autoritaires que sadiques. J'avais découvert l existence de Lady Dragonne sur l'un des rares forums dédiés a la domination féminine, tel un château protecteur pour ces Dames au milieu de l'immensité d'internet, puis au travers d'un dérivé de Facebook sur lequel on partage ses photos, non pas de vacances en famille, mais de séances sadomasochistes, et en enfin sur son blog. J'étais fasciné par ses écrits si raffinés, si passionnés quant il s'agissait de communiquer son plaisir à torturer des hommes consentant; mais j'étais aussi repoussé par quelques photos d'actes qui me semblaient barbares, visant, pensais-je, davantage à mutiler qu'à atteindre un plaisir partagé.

L'attirance l'avait emporté.

De passage sur Lausanne j'étais descendu à l’hôtel Alpha Palmiers. Lady Dragonne avait accepté de prendre un verre en ma compagnie pour faire connaissance. Elle m'avait demandé de guetter son arrivée au bar de l’hôtel pour 17h30. Elle serait vêtue d'un manteau noir et d'une écharpe rouge.
J'étais assez tendu car il est impressionnant pour un homme timide de rencontrer une Dame dominatrice. Une Dame qu'on voit en photo sur son blog, transpercer d'aiguilles le téton d'un soumis, ou lui clouer le scrotum sur une planche à l'aide d'un marteau et de clous. Alors qu'on est soi-même douillet au point de défaillir lors d'une banale piqûre de prise de sang...
Bref, je cherchais clairement les ennuis !

Ce qui m’inquiétait carrément était d'avoir par le passé décliné son invitation à être son canevas vivant pour ses travaux d'aiguilles. Froisser l’Ego d'une Domina, avoir auprès d'elle une ardoise bien chargée, n est pas la meilleure idée avant une rencontre visant potentiellement à se livrer sans défense entre ses griffes. Heureusement, j'arrivais au bar de l’hôtel avec quelques minutes d'avance par rapport à l'heure, celle que nous avions convenue juste avant que mon téléphone mobile ne se taise, définitivement hors de portée du réseau français.

C'est alors que je la vis, une grande et belle Dame, l'air sûre d'elle. Sur une chaise a sa droite : une écharpe rouge lovée sur un manteau noir. Sur le bar devant elle : une boisson déjà bien entamée. Je supposais qu'elle était agacée d'avoir du patienter alors qu'elle s'attendait à être accueillie à son arrivée. Nos regards se croisèrent, ma pomme d’Adam se souleva de manière réflexe. Sans avoir le temps de réfléchir, je sentis mes jambes se mettre en mouvement dans sa direction. Après les salutations d'usage, Je pris à sa demande sa tasse sur le bar, je lui emboîtais le pas en direction d'un coin salon plus cosy, puis la discussion s'est engagée.

Elle était charmante.

J'étais transporté par sa gaieté, sa joie de vivre, son sourire. Je me sentais aussi bien que je peux l'être avec une femme séduisante, c'est à dire un peu tendu du fait de ma timidité naturelle. Je garde le souvenir d'une sensation de bien être, d'une présence réconfortante, presque maternelle, qui donne envie de se blottir. Le bar de l'hôtel était très agréable, donnant sur un patio aménagé en jardin zen. Les sujets de conversations s'enchaînaient, parfois vanille, mais surtout BDSM. Comme je lui disais que je me sentais bien avec elle, presque à l'aise, elle me lança soudainement : "mets toi à genoux et embrasse mes bottes !". Je la regardais incrédule, nous étions au bar de mon hôtel à l'heure de l'apéritif. "Là? Maintenant? Vous êtes sûre?" implorais-je? "Personne ne regarde" dit-elle pour m'encourager. En effet le serveur s'occupait d'un client et ne regardait pas dans notre direction, mais pour combien de temps? A côté de nous un groupe vautré dans les divans discutait autour d'une table basse sans nous prêter attention ... mais qu'en serait-il si je me prosternais en plein milieu du bar? Elle attendait confiante en son autorité naturelle, j'avais l'intuition qu'une trop longue hésitation ou un refus serait éliminatoire. Je me jetais au sol comme je me serais jeté dans le vide. Mes lèvres touchèrent sensuellement mais furtivement le cuir de ses bottes, et je repris précipitamment ma place auprès d'elle. Lol, 4 secondes chrono !!! Se moqua-t-elle. Une nouvelle tournée de boissons fut commandée et consommée. Dans le patio la nuit tombait ainsi que quelques gouttes de pluie. Un serveur venait d'allumer des braseros décoratifs du plus bel effet.

L'heure du repas approchait, elle accepta mon invitation à dîner. Toujours dans l'exotisme et de le dépaysement, nous avons contourné le patio jusqu'au restaurant thaïlandais, où notre choix s'est porté sur une délicieuse assiette de cigales. Ce mot désigne certes une des innombrables variétés d'insectes dont les asiatiques sont très friands, mais aussi de délicieux crustacés proches de la langouste, ici accompagnés de lait de coco, de citronnelle et d'herbes aromatiques fraîches. Pour accompagner ce plat, Lady Dragonne me fait découvrir la Malvoisie, un vin blanc moelleux du Valais. Il est élaboré à partir d'un cépage pinot gris également planté en Alsace. Au cours de la soirée, nous échangeons sur nos centres d'intérêts bdsm communs, notamment le piétinement pieds nus que j'adore et sur lequel elle n'ose pas trop se lâcher du fait de son mètre quatre vingt et de ses belles formes généreuses, et les aiguilles dont elle est experte et que j'aimerais bien découvrir un peu plus avant avec elle.

Rendez-vous fut pris pour dans 3 semaines. A l'occasion d'une exposition qu'elle souhaite voir, je la recevrai chez moi à Lyon avec son soumis, et je recevrai en moi ses aiguilles qu'elle appelle ses petites amies. Lady Dragonne n'avait pas prévu de pratiquer ce soir, mais la discussion est de nature à échauffer les idées. Cependant elle n'a aucun matériel avec elle, alors elle semble peser le pour et le contre, puis décide ne rien décider et laisse planer le suspens. Le dessert est délicieux : un fondant au chocolat avec des pistaches fraîches et des petits grains qui me semblent intrigants et appétissants. Lady Dragonne penche pour du crumble et me propose de goûter dans son assiette. A ma demande, c'est elle qui en porte un morceau à mes lèvres, qui se referment par inadvertance sur son doigt en même temps que sur le crumble, mmmm.

Le repas se termine, mon cas n'est toujours pas tranché, bien que le massage que j'ai proposé ait semblé faire mouche. Les deux plateaux de la balance sont toujours parfaitement équilibrés et Lady Dragonne ne voit pour l'instant aucune raison de privilégier quelques instant avec moi ou un retour au calme chez elle. C'est ma dernière chance de plaider ma cause. Je propose que nous montions quelques instants dans ma chambre, non pas pour quelques pratiques bdsm, mais pour déguster les deux barres de Toblerone de bienvenue trouvées sur mon oreiller en arrivant, et que j'avais eu l'excellente idée de ne pas dévorer au prix d'un immense effort de volonté.

Mon plateau s'enfonce légèrement, la balance penche finalement en ma faveur, nous montons...
Ma chambre se trouve au 7ème et dernier étage. Face à nous la baie vitrée qui longe tout l'appartement, donnant du côté du patio intérieur. Accolée au mur de droite, une grande penderie prolongée d'un bureau. Puis en progressant vers la gauche, deux sièges autour d'une table basse, un grand lit blanc dont les oreillers sont chacun agrémenté d'une barre de toblerone, puis la salle de bain très claire et munie d'une baignoire (j'adore barboter).

Lady Dragonne pose sac à main, manteau et écharpe sur le bureau. Elle s'assied et me tend ses bottes alternativement pour que je les lui ôte, ce que je fais avec délice. Nous essayons d'admirer le patio illuminé par ses braseros mais l'angle de vue n'est pas favorable, Lady Dragonne ferme d'autorité les rideaux occultant sur toute la longueur de la baie vitrée. Je ne comprends pas car je trouvais la vue agréable. Peut-être n'apprécie-t-elle pas le léger vis à vis qu'occasionne la construction de l'hôtel en cercle autour du patio? Ou peut-être envisage-t-elle de pratiquer sur moi des actes d'une telle violence qu'ils ne tolèrent aucun témoin? J’éprouve une inédite sensation d'étouffement, comme si j'étais soudain devenu claustrophobe. Je hasarde : "et si nous gouttions ce Toblerone?".

Il est délicieux.

Le sujet du piétinement revient dans la conversation. Je sens Lady Dragonne intéressée, mais encore hésitante à marcher sur moi de tout son poids. J'ai pour ma part très envie de sentir la plante de ses pieds parcourir et écraser mon corps. Pour la rassurer je lance un défi : je parie qu'elle n'arrivera pas à me faire demander pitié en me marchant dessus. Je regrette déjà mes paroles à l'instant ou elles sortent de ma bouche. Nous avons un échange de regards incrédules et consternés, que j'ai pu seulement oser défier Lady Dragonne, sachant tous deux qu'avec sa connaissance des points faibles de l'anatomie masculine l'affaire serait pliée en une demi-seconde. Elle reste parfaitement impassible, écartant mon défi d'un simple haussement de sourcils. Pourtant, ma bravade semble la convaincre de ma motivation, de mon expérience de cette pratique et de ma capacité à l'encaisser. Plongeant son regard dans le mien elle me lance : "déshabille toi devant moi, enlève tout sauf ton caleçon". Je suis pris de court et d'un élan de timidité, je minaude, essayant de gagner un peu de temps pour m'adapter au basculement qu'elle vient de provoquer. Je n'ai pas eu le temps de quitter mentalement l'habit de dignité de l'homme civilisé, pour basculer dans la peau du soumis impudique rampant nu aux pieds de sa Maîtresse. Elle me taquine : "tu ne veux quand même pas que je te marche dessus tout habillé ?" Je m'exécute devant elle, en croisant mes mains sur ma poitrine comme le ferait une femme, mi taquin, mi pudique. Elle me sent tout gêné, tout intimidé devant elle. Elle doit être dans un bon jour, elle me rassure :

"Tu n'a pas à avoir honte, tu es très bien, maintenant allonge toi".

Je suis allongé sur le dos. Me dominant de toute sa hauteur, elle me fait face, un pied posé au sol à hauteur de ma taille. De son autre peton, elle me caresse le torse, descend jusqu'au ventre, puis ramène sa jambe en arrière comme pour prendre son élan et me shooter dans les parties. Mais non, elle caresse simplement du dessus du pied mon sexe à travers mon caleçon, cherchant mon érection et semblant satisfaite de l'avoir trouvée et d'en jouer. Puis elle remonte à nouveau jusqu'à mon torse. N'y tenant plus je saisi son pied pour le porter à ma bouche. Elle me laisse faire. J'en hume la plante toute chaude, j'en frotte mon visage, puis je la lèche avec délectation. Elle semble apprécier un temps puis reprend son pied et ses caresses, qui se font plus vigoureuses. Je perds conscience de son visage loin là-haut. Seuls existent son tibia qui s'incruste de plus en plus dans mon entrejambe, et surtout son pied qui me parcourt fermement et sous lequel j'enfouis mon visage dès qu'il passe à mon portée. Lors de ses passages sur mon ventre, elle met maintenant davantage de poids sur moi, soulevant son pied d'appui du sol, d'abord imperceptiblement puis de plus en plus résolument, attentive aux réactions de son piédestal. Je sens qu'elle est prête à monter sur moi de tout son poids. J'ai fanfaronné, je n'ai jamais été piétiné par une femme si grande et si plantureuse. Quand je repense au poids qu'elle m'a annoncé, insoupçonnable tant elle bien proportionné au regard de sa taille, j'en ai des sueurs froides. Lady Dragonne cherche son appui sur mon ventre, je sens la chaleur de son pied, qui se fait plus lourd sur moi. Le piédestal vivant que je suis respire soudain plus fortement, contractant ce qu'il lui reste d'abdominaux, tout en se maudissant intérieurement de ne pas faire des sériesd'abdos plus régulièrement. Son autre pied se soulève et vient se poser à côté du premier. La Déesse se dresse triomphante dans toute sa gloire, sur son piédestal de chair, heureux et fier de ployer sous le doux fardeau.

"Et maintenant debout : j'attends mon massage"

Me dit-elle en regagnant la terre ferme. Elle s'allonge sur le lit, me présente ses jambes. Je les masse une à une. Je fais glisser mes doigts, mes phalanges et mes paumes sur ses pieds. Je dénoue les muscles, je fais jouer les articulations, j'étire les orteils. Puis je progresse le long de sa jambe, travaillant le tendon d’Achille, pétrissant les muscles jumeaux du mollets, et enfin des cuisses. Afin de pouvoir continuer ma progression, il faudrait que je puisse ôter quelques uns de ses vêtements, et je me prends à rêver à ce que je pourrais ainsi découvrir. Elle interrompt ma rêverie. "Tu m'as bien massé c'était très relaxant. A mon tour de te masser maintenant" dit-elle d'un air moqueur. "Comme je te l'ai dit je n'avais pas prévu de séance ce soir et je n'ai donc aucun matériel. Mais tu vas voir que je n'en ai pas besoin pour faire mal" me dit-elle avec un sourire angélique. "Et enlève moi ce caleçon".

C'est finalement moi qui me retrouve nu comme un vers, devant Lady Dragonne toujours superbe et hélas inaccessible dans sa cuirasse, impénétrable dans tous les sens du terme. Ses mains virevoltent sur mon corps allongé sur le lit, pinçant et tordant mes tétons, puis la délicate peau de mon sexe. Quand elle arrive à la partie hyper sensible qu'est mon frein, je m'exclame : mais vous enfoncez carrément vos ongles là ??! Elle me dit : non ce n'étaient que mes doigts, maintenant ce sont mes ongles : une douleur aiguë me transperce et mes yeux expriment un mélange de peur et d'appel à la pitié. Elle me sourit, visiblement amusée de mon manque de résistance, continuant à maltraiter toutes mes parties sensibles. Mes tétons sont très douloureux maintenant, j'ai l'impression qu'ils sont à vif. Variant les plaisirs, elle alterne les pincements avec des claques vigoureuses sur mes fesses, mon sexe, mais pas mes testicules qui sont épargnés à ma grande surprise et presque déception.

"Vous n'êtes pas si sadique finalement"

C'était plus fort que moi c'est sorti tout seul. Je sais bien qu'il n'est pas dans mon intérêt de la défier, mais je suis surpris et presque vexé du ménagement avec lequel elle m'a traité comparé aux pratiques extrêmes qui semblent avoir sa préférence, si j'en crois son blog.

Nous sommes maintenant debout, face à face. Elle pose sur moi le regard carnassier de la Dragonne s'apprêtant à dévorer sa proie après avoir suffisamment joué avec elle. Elle effleure mon cou de ses lèvres, et enfonce ses crocs dans ma chair à plusieurs reprises. Mes mains cherchent instinctivement la douceur de sa peau comme pour compenser la douleur qui se fait de plus en plus vive. Elle arrive finalement sur mes pectoraux, et les croque chacun juste au dessus du mamelon. Je lutte contre la douleur. J'ai l'impression que ses dents déchirent ma chair et qu'elle va m'arracher un morceau. J'essaie de raisonner ma peur en pensant qu'elle sait ce qu'elle fait. Je crois que j'implore pitié à ce moment là... Elle me permet de passer mes bras autour d'elle, de me blottir le temps de recouvrer mes esprits. Après la douleur, la chaleur de son corps me revigore, je me sens euphorique, invincible. Je souffle à son oreille : pourriez-vous me donner un coup de genoux dans les parties? Le coup arrive avec une puissance inattendue. Elle en enchaîne plusieurs. J'ai peur je n'ai jamais été frappé si fort à cet endroit, je me sens débordé. Si mes testicules avaient été bondagés, je crois qu'elle m'aurait émasculé sous l'impact. Elle me dit "j'ai essayé de ne pas frapper fort". Je réalise à ce moment qu'on ne joue vraiment pas dans la même cour. Je me sens comme le rescapé par miracle d'une catastrophe aérienne : je n'en reviens pas de m'en tirer avec seulement quelques égratignures ... et des traces de morsures. D'ailleurs Lady Dragonne contemple son œuvre, prend une photo, et me dit amusée : "tu vas avoir de beaux bleus dans quelques jours!"

Il est temps de prendre congé, je la raccompagne à son taxi. Pendant les prochains jours, je pense souvent à Elle et à cette soirée. D'abord en recevant avec 24h de retard le sms prévenant qu'elle sera en avance au rendez-vous. Puis à chaque fois que le tissu des draps ou des vêtements irrite les pointes de mes seins à vif, ou que j'aperçois les impressionnantes traces de morsures sur mes pectoraux. Vivement notre prochaine rencontre !


http://ladydragonne.blogspot.ch/2015/03/visite-lyonnaise.html


J'ai écrit ce texte à demande de Lady Dragonne. Il lui appartient, et je le publie avec sa permission.


newermind




2 commentaires:

  1. Bonsoir Lady Dragonne,
    Merci pour cet honneur de publier mon, enfin votre, texte :-)
    Respectueusement,
    newermind.

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    1. Avec plaisir.
      J'ai adoré te lire au fur et à mesure de ton travail, te corriger et t'encourager comme l'aurait fait une maitresse d'école.

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