En automne l'année passé, une sorte de pari fut lancé au soumis de mon amie Dame Succub, la levrette, de m'écrire un texte, car il avait la plume habile.
Il fut fait.
Voici son texte.
Ainsi que ma réponse à ses mots.
***
Lady
Dragonne était une professeure de musique réputée sur la
place de Lausanne que lady Succub m'avait recommandée. Dans son
appartement où son fidèle doberman veillait, les babines en
éveil, à la bonne tenue des rendez vous, les candidats à la
leçon de musique attendaient parfois des mois pour avoir l'avantage
de croiser cette femme sachant marier un sourire ironique à un
code vestimentaire assez strict. Chignon, lunettes sobres aux
montures d'argent, chemisier blanc , jupe gris taupe au dessus du
genou, longues jambes gainées de soie se perdant dans des escarpins
sombres. Il se dégageait d'elle une image lointaine et le regard
qu'elle déposait sur ses postulants une leçon de piano
quelque peu angoissante.
Je m'étais inscrit à l'un de ses cours
aussi bien intimé par sa réputation que l'exigence qu'elle
attendait de ses élèves. Au moindre faux pas ou plutôt fausse
note, il n'y avait aucune chance de rattrapage. Aussi, lorsqu'elle se
mit au piano à la première rencontre, je reçus
l'ordre d'enregistrer en mémoire les notes
effleurées sur le clavier. Avec application je répétai les sons
entendus.
- FA SI LA SO DO MI
- DO SI LA DO RE
de drôles
d'accords difficile à prononcer mais laissant peu de doute quant à
la portée des intentions
je réalisai que Madame jouait une
partition dangereuse dans laquelle j'étais entrainé
inexorablement. Je restais toutefois tétanisé par ce
décor suranné de lourds tapis , de tentures aux tons vermillon et
ce Gaveau posé au milieu de la pièce comme un trône.
D'autres
objets ne pouvaient qu'attirer mon attention. Il s'agissait d'une
collection de métronomes. De jolies pièces en merisier, en ivoire
et noisetier. Remarquant ma curiosité pour cette pléaide
conique, Lady Dragonne , sans se départir de son sourire
énigmatique m'adressa la parole
-Une leçon de musique
c'est avant tout l'apprentissage du tempo. Je ne vous demande pas
d'être un virtuose par contre j'exige que vous intégriez cette
notion de rythme. Je veux qu'à l'aveugle vous réagissiez
précisément à chaque mouvement.
Je savais qu'ils pouvaient être
andate, sherzo ou ma non troppo mais de là à imaginer qu'il
feraient de moi un pianiste fût il de salon...
- oubliez la
mélodie et concentrez vous sur ces balanciers.
Lady Dragonne mit
en route trois boites simultanément. L'un était lente et bien
évidemment les autres plus rapides.
- Ecoutez et imprégnez vous
de ces couleurs sonores. Vous y êtes? Lequel selon
toi ( le tutoiement avait claqué dans ma tête) serait adapté au
léchage de mon cul ? Le second? non trop répétitif. Le troisième
plus rapide Sans doute. A moins qu'il convienne mieux aux coups de
cravache qui vont rougir ton dos. Le premier justement je le
réserverais plutôt au dépucelage de ton petit trou
Ainsi donc,
à chaque rythme allait correspondre une étape de ma soumission et
déjà je m'y préparais
( à suivre ?)
levrette
***
C'est en attendant mes élèves
que je suis le plus fébrile. Je vérifie les accords de mon piano,
je passe une main sur les plis invisibles de ma jupe, je remets une
épingle à cheveux en place.
J'entends la cloche de
l'entrée qui m'annonce l'arrivée du premier prétendant. En passant
devant mes métronomes, je balance lentement du bout du doigt les
leviers pour les activer. Chacun son cloc-cloc-cloc. Chacun son
rythme. Chacun son devoir.
Il entre. La tête baissée.
Me murmure un « bonjour Madame, vous êtes ravissante, comme
toujours ». Je le remercie et je lui montre le chemin.
Il entre dans ce salon à
l'ambiance si feutrée. Si chaude. Et d'un geste je lui montre sa
place. Il se déshabille promptement, puis se met à genoux, les
avant bras sur le sol à l'endroit indiqué. Devant le piano, là où
normalement le tabouret devrait se trouver.
Puis je m'assois. Sur son dos
légèrement rond. Doux, lisse, mais pas froid et impersonnel comme
le cuir peut l'être. Et je commence à jouer. Un moment. Un long
moment. Et je me lasse.
Je me lève et prend mon élève
par sa crinière pour qu'il me suive. L'attire jusque devant
l'ottomane pourpre qui orne un angle de la pièce. M'y installe
nonchalamment et écarte doucement les jambes. Il remarque de suite
mes bas. Son regard monte doucement jusqu'à l'endroit de mon futur
plaisir qu'il constate dénué de tissu.
Mais avant, ce coquin, me fait
languir en me baisant les pieds. Il s'attarde sur mes chevilles.
Remonte lentement jusqu'aux genoux. Ses redondances labiales
m’excèdent. Je veux qu'il me prenne en bouche sur-le-champ.
Je claque des doigts pour le
lui signifier. Il comprend heureusement de suite que mon antre déjà
accueillante n'attend que sa langue.
À la seconde où le contact
est créé, je me blotti au fond de mon sofa pour lui laisser libre
accès au fruit si convoité.
Le rythme est donné par le
métronome le plus lent. Pour commencer.
Je claque ensuite deux petits
coups secs dans mes mains et lui signifie ainsi de passer au rythme
le plus soutenu. Ce qu'il fait pour mon plus grand plaisir. Les
métronomes sont des alliés redoutables. Aucune fausse note ne sera
tolérée. Ni au piano, encore moins entre mes cuisses.
Un délicieux moment plus
tard. Je lui signifie que la leçon est terminée.
Pendant que je m'affaire à
mettre de l'eau sur le feu pour mon thé menthe de 16 heures, il se
rhabille dans le salon. Vient se mettre à mes pieds à la cuisine et
attend mon signal. Je le lui donne. Il se redresse, me baise la main.
Garde le regard baissé et murmure : « Ce fut une leçon
magnifique, Madame, vivement la semaine prochaine ».
LD