vendredi 4 septembre 2015

Une histoire de culotte






J'aime bien les premières rencontres.
Il y a toujours un peu de suspense. Mais c'est pas vraiment désagréable.
Comment est cette personne ? De quoi a-t-elle l'air? Notre bdsm sera-t-il compatible?
Et surtout: sera-t-elle là?
J'aime bien imaginer qu'à travers les échanges d'écrits.
Je ne suis hélas pas très douée à ce jeu. De plus je préfère imaginer pour être déçue en bien, comme on dit par chez nous.

Ce soir, j'ai rendez vous avec un monsieur qui se languit de me connaître depuis près de 6 mois.
Je le découvre assis à une table du Palace avec un verre de whisky devant lui.
Je me méfie toujours des rendez-vous au Palace. Souvent ce n'est que de la poudre aux yeux.
Je m'y rend parfois et il m'est souvent arrivé de croiser des hommes à chaque fois accompagnés d'une nouvelle conquête.
Je ri intérieurement en pensant à ce que les serveurs Lausannois doivent imaginer à mon sujet. Tant il est vrai que si ce n'est pas si souvent que cela, croyez-le ou non, j'en rencontre quand même assez pour qu'un œil averti se souvienne de moi.

J'ai donc en face de moi ce monsieur avec des cheveux blancs, une chemise blanche, de fines lunettes argentées et une ptôse qui laisse à peine deviner des yeux bleus, qui lui donne un regard triste. Mais il sourit.

Il se lève immédiatement et me serre la main quand je me présente devant lui. D'une manière pleine de dévotion qu'il ne semble vouloir laisser aucun doute sur son statut.
Je le vois debout, il est plus petit que moi et un peu bedonnant. Il se rasseye immédiatement, comme si son geste dévoilait à tous qui il était.

Je le sonde. Je lui demande de me parler de lui. Il répond. Mais très vite il me reproche ma carapace. Comme si me dévoiler était pour lui une façon de se protéger.
Je lui dis que si je suis ici c'est pour que nous puissions mutuellement savoir ce que l'autre "a dans le ventre", car il est nécessaire d'avoir une certaine attirance pour jouer à ces jeux la.
Ces écrits m'avaient plu et ses paroles me plaisent ici aussi. Je rajoute que je n'ai aucun intérêt à me cacher de lui. Au contraire. Plus on me connaît et plus on saura comment me faire plaisir.

Une serveuse nous propose d'aller nous servir au buffet mis à disposition des clients. Mais il me propose plutôt un souper de sushis. Vous savez tous que je suis incapable de résister à des sushis. Et ceux du Palace sont particulièrement bons.
Sa compagnie ne m'est pas désagréable, alors j'accepte.

Il est temps d'aller à notre table, je l'abandonne un instant sur le chemin et en revenant je le vois assis en face du bar. Je lui demande de changer de place. Je n'aime pas tourner le dos à la salle.
Avec une petite hésitation il se lève et s'exécute. Il en est tout fier, il me fait remarquer qu'il a changé de place avec plaisir. Je lui dis qu'il n'avait pas le choix. Il demande alors s'il ne s'était pas exécuté, si je serai partie. "Sans aucun doute". Mais comme j'ai la place qui me plait, je suis toujours ici.

Je le sens attiré par moi. Mais il n'est pas très soumis, il est plutôt amateur de ce que le bdsm lui offre, alors il prend. Il joue un rôle de soumis car il aime ce qu'une Maitresse peut lui donner. Mais il est en réalité libertin et hédoniste. Je ne peux pas lui en vouloir pour ça. Je me rend compte dès lors qu'au bout d'une heure et demi, sa soumission commence à s'émousser. Il s'impatiente et fait de plus en plus d'allusions. Il me fait rire alors je rentre dans son jeu. Mais je lui demande quand même d'aller aux toilettes et de revenir avec son slip qu'il posera sur la table.

Il rougit. Il s'ébroue. Il tente de négocier. Je lui ordonne d'y aller maintenant. Les plats commandés arrivent. "Sauvés par le gong" lui dis-je. Mais je lui répète aussi que l'assiette ne risque pas de refroidir et je vais sagement l'attendre avant de commencer.
Il n'y a pas d'issue. Il se lève et va.

Il a son slip dans la poche de sa chemise. Maladroitement déguisé en foulard de pochette. J'explose de rire. Il a l'air heureux de son tour, puis met prestement son slip dans la poche de son pantalon. Tout en rigolant je le rappelle à l'ordre. J'avais dit sur la table. Il le met avec une très grande gêne sous son coude, tout contre le mur. Je laisse faire. Et je n'ai même pas le temps de dire ouf, qu'il le range à nouveau. Je ne relève pas, j'ai trop faim.

Les sushis sont délicieux. J'en reprendrai bien un ou deux. Ainsi qu'un verre de vin de prunes. Mais le serveur débarrasse et il commande prestement la carte des desserts. Je me résigne. Du coup, je lui demande de ressortir son slip et de le mettre bien en évidence. "Mais on peut le voir" couine-t-il.
C'est ça qui me plait à moi.
Il s'exécute de mauvaise foi, mais le fait quand même. Il est tout entorchonné. Je lui demande de le plier correctement. Je vois bien que ce n'est pas lui qui plie ses habits à la maison. Je le lui prend donc des mains, ouvre le slip à bout de bras, le déploie totalement et le replie pour qu'il soit tout beau. (Arrêt sur image - Non, je ne suis pas si maniaque que cela.) Je rigole bien de son désarroi. Ses yeux font des vas et viens affolés entre moi et le reste du monde. Il lui a semblé voir son patron quelques instants avant. Il ne sera plus tranquille depuis.

Le serveur revient prendre la commande. Le pauvre a vu une carte des desserts se coller sous son nez pour lui empêcher maladroitement de voir quoi que se soit sur la table. Encore une fois, tout fier, il me fera remarquer son adresse à camoufler les choses.

Le dessert arrive. Il remettra sa culotte au fond de sa poche.
Elle y restera.

J'ai passé une bonne soirée en sa compagnie. Il m'a fait rire, c'est un bon début.








2 commentaires:

  1. C'est toujours très sympa comme jeu.... Je l'ai déjà expérimenté ou comme aller travailler sans culotte ou en portant des bas.....

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  2. Une soirée avec une jeune femme dénommée ‘’Lady Dragonne’’

    Lady,

    Ce printemps, au gré de mes navigations sur le net, à la recherche d’une Lady pouvant me prendre
    sous son joug pour m’entrainer vers les délicieux abimes de BDSM, je vous ai écrit en vous
    complimentant pour la qualité de votre Blog.

    Dès nos premiers échanges, j’ai ressenti une attirance et une envie d’être votre. Je vous avais
    proposé une rencontre, en tout bien tout honneur. Avec tact, vous m’aviez dit que ce n’était pas le
    moment, mais que vous saurez choisir le moment qui vous (nous) conviendrait. Une date et un lieu
    furent finalement proposés au début septembre.

    C’est non sans un zeste d’adrénaline et quelques émotions que je vous ai attendu au Bar du LP’s.
    Pour cette première rencontre, je ne pouvais rêver mieux.
    Qui allais-je découvrir, serais-je surpris par vous, Lady Dragonne.

    J’ai rencontré et vu une belle femme, au sens noble, grande, souriante, au large sourire, sure d’elle.
    De votre regard et de votre voix ferme et douce, je suis tombé sous le charme. Je crois que dès cet
    instant, je sais que je serais comblé d’être votre soumis, votre objet.

    Nous avons échangé avec courtoisie, sur ma personne, mes aspirations, mes envies. Avec classe et
    intelligence vous avez su cerné ma personnalité. J’ai l’intime conviction que vous a bien saisi la
    personne que je suis et ce qui est le plus important où vous pourriez m’emmener pour votre plaisir.

    Je me suis senti tout de suite à l’aise et j’ai apprécié votre ouverture d’esprit, mais aussi votre
    autorité naturelle. Lady Dragonne, vous avez démontré que vous êtes joueuse et je crois que vous
    savez prendre plaisir de pousser les personnes qui sont ‘’vôtres’’ de se dépasser les carcans que nous
    nous sommes fixés.

    J’ai adoré cette soirée, j’avais envie d’être vôtre, mais avec finesse, vous m’avez fait comprendre que vous seule décidez du tempo.

    Lady, vous me laissez l’espoir d’une nouvelle étape, d’une nouvelle rencontre, où mon rôle de
    soumis, de chienne lubrique, au bout de votre laisse, pouvait être envisagé.
    Je vis dans cet espoir et dans cette attente.

    Sincèrement votre.

    d.

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