Il se déshabille. Fébrile, il se réjouit de se faire emballer dans une poubelle de 300 litres.
Je mets le sac noir à terre. Il se plante au milieu puis se baisse et finalement se positionne en tailleur il attend avec joie le moment où je fermerai cette grosse poche en plastique pour l’oublier dans un coin de mon Donjon.
J’aime l’idée de le séquestrer ainsi. Il est à ma merci. À moi de décider si je vais le laisser mariner une minute, une heure ou une journée dans son sac en plastique.
Un petit tuyau lui permet de respirer. Mais je peux le lui enlever à chaque instant.
Je décide de le déplacer. Je le traine d’un coin à l’autre de mon appartement. Le met dans un coin. Puis un autre. Je le laisse au milieu de mon salon. Je le contemple en imaginant mille sévices. Que vais-je lui faire subir ? Ou peut-être devais-je plutôt me débarrasser de cet encombrant ?
Il est enfermé dans cet espace restreint sans savoir quand on le libèrera, ni si cela arrivera. Il a encore quelques libertés de mouvement à l’intérieur de cet utérus artificiel. Tout est opaque, mais il distingue faiblement plusieurs nuances de sombres. Il me devine lorsque je passe devant la fenêtre, il sait si la pièce est lumineuse ou au contraire si c’est la nuit.
Ses repères sont confus. Combien de temps ? Où ? Que va-t-elle faire de lui ? Va-t-elle réellement le mettre à la benne ? Va-t-elle l’oublier pour toujours ?
La moiteur à l’intérieur du sac devient de plus en plus intense. Son angoisse monte d’un cran. Combien de temps ? Combien tiendra-t-il encore à l’intérieur de cette housse mortuaire ?
Le temps est écoulé. Il est temps de sortir. Pour mieux recommencer. Avec une version « tête dehors » cette fois. Le jeu est infini.